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Anish Kapoor My Red Homeland à St Etienne

Anish Kapoor le fameux artiste plasticien britannique expose "My Red Homeland" au MaM de Saint Etienne, l'impact est toujours aussi puissant.

Anish Kapoor My Red Homeland à St Etienne

Anish Kapoor, paysage originaire

Anish Kapoor expose une de ses pièces maîtresses : « My Red Homeland » au Mamc de Saint Etienne, à l’occasion de la commémoration des 30 années d’existence du musée. L’œuvre occupe le centre de l’espace accompagnée de « Red images in the red », 2006, d’un grand tableau longitudinal, ainsi que deux miroirs.

Cette installation spatiale, ou cette sculpture environnementale, a été créée la première fois en 2003 au Kunsthaus Bregenz.

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© Anish Kapoor.

Dans la démarche générale d’Anish Kapoor, qui rejette la sculpture traditionnelle dans ce qu’elle a d’expression idiosyncrasique, cette œuvre n’en est pas une, elle n’est ni un objet sculptural, ni une expression subjective, ni même une installation au sens strict. C’est un processus, un état dans un lieu, une action (ici arrêtée) à connotation spiritualiste.

Dans la lignée de Duchamp il tente de minimiser l’intervention manuelle de l’artiste, reste donc l’idée en acte. Ce qui finalement revient, en un sens, au même, certes le matériau de l’art, la technicité, et la virtuosité sont gommés mais pas le caractère démiurgique. C’est un paradoxe « duchampien » propre à l’art moderne que de démystifier l’art en élevant le concepteur au statut de démiurge. Kapoor joue pleinement de cette contradiction, il fait de son œuvre une cosmogonie muette, aux rituels primordiaux sans presque de narration si ce n’est les filiations culturelles dont il a fait un syncrétisme très personnel et assez abscons.

Les paradoxes et le tout

« My Red Homeland » est le produit d’une matière amorphe façonnée par une machine munie d’une aiguille à l’extrémité composée d’un parallélépipède évoquant une masse, un marteau anguleux, une forme d’allure violente et phallique qui dessine un cercle parfait.

La simple description de cette non-sculpture en forme de processus plus ou moins entropique soulève d’emblée de nombreux paradoxes, voire même des contradictions qui n’ont évidemment pas échappées à Anish Kapoor.

Ce paysage désordonné mêle une chose et son contraire, l’informe, le chaos, l’ordre géométrique parfait de la machine et le démembrement organique de la matière. Ce paysage, en forme d’oxymore, qui se veut originaire, porte les traces de « l’entendement », ou l’esprit —pour être moins ethnocentrique— qui imprime brutalement une forme.

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© Anish Kapoor. Courtesy MaMc Saint Etienne.