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Jeremy Liron les géométries venteuses

Jeremy Liron est un jeune artiste peintre français qui autour de l'architecture et sous la lumière du Sud construit un discours pictural mélancolique

Jeremy Liron les géométries venteuses

Jeremy Liron, mélancolie urbaine

Jeremy Liron est un jeune artiste peintre français née en 1980, agrégé d’art plastique, il mène des activités parallèles de peintre, écrivain et enseignant dans la région de Marseille.

Mélancolie urbaine

Chez Jeremy Liron on trouve tout un vocabulaire de la mélancolie urbaine : des architectures particulières, surtout modernistes et brutalistes, ébranlées par le mistral; des motifs architecturaux semblables à des cairns; des horizons imprécis barrés de troncs déformés; des motifs paysagers étiolés par des réserves polygonales, échappés d’un modèle géométrique tridimensionnel; des arbres étiques malmenés par le vent aux feuillages informes. Il y a encore des ombres obtuses qui crèvent l’espace pictural.

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© Jeremy Liron. Courtesy galerie Isabelle Gounod.

Autant dire que la peinture de Jérémy Liron ne décrit pas, n’imite pas, ne transpose pas. C’est essentiellement une peinture de paysages picturaux, voire mentaux, avec pour problématiques celles de la figuration. Il y a des réminiscences fortes de l’espace cézanien de par les lieux tout d’abord : le midi de la France, la réduction géométrique et « l’éffilochement » des formes par la touche qui étire la matière jusqu’à des coulures assez systématiques qui liquéfient paradoxalement les façades de béton ou les masses végétales.

Le délabrement

Un délabrement qui fait penser aussi bien à Philippe Cognée que Marc Desgrandchamps, l’un pour le milieu urbain, l’autre pour la solitude des figures fantomatiques qui hantent ses toiles.

Un autre peintre français présente certaines similitudes : David Lefebvre qui est de la même génération. Il peint également des paysages, dans son cas, « à la Courbet » en les contaminant d’immixtions empruntées au numérique, comme si après le débat du modernisme le retour à la figuration n’allait pas de soi, comme si le peintre figuratif était torturé par une forme de mauvaise conscience à se livrer au plaisir de représenter. C’est une constante chez tous les héritiers qui retournent au paysage, ils déstructurent, ils avancent en défaisant, ils peignent comme Wittgenstein ou Beckett détricotaient le langage en progressant dans l’énoncé.

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© Jeremy Liron. Courtesy galerie Isabelle Gounod.