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Nicolas Floc’h, les paysages aquatiques et le Vivant

Nicolas Floc’h est un artiste visuel qui mêle intimement installations, performances et la photographie dans une optique qui relève à la fois de la passion personnelle, d’une démarche esthétique et d’une volonté de documenter de manière engagée.

Nicolas Floc’h, les paysages aquatiques et le Vivant

Nicolas Floc’h, un regard esthétique engagé

La passion de Nicolas Floc’h, ce qui le concerne intimement, c’est le rapport à l’eau, la mer, l’océan, il pratique en effet la plongée en apnée et bouteille depuis l’enfance. De cet attachement subjectif est né un souci plus général qui est de savoir comment rendre compte de ce qui est caché à la plupart de ses congénères, qui n’est pas même perçu comme un paysage par le commun des mortels mais plutôt tel un élément propice aux loisirs, à la production, à une contemplation en surface, terrestre. Une sorte de miroir du ciel, souvent apaisant, parfois menaçant. Le continent maritime est inconnu de presque tous sinon à travers les camé-ras de documentaires qui ne voient non pas le paysage sous-marin, mais une faune étrangère, un milieu extérieur à découvrir de manière fragmentaire. Le continent des eaux est comme un milieu barbare, un objet relégué au rang de milieu où les « bêtes » maritimes peuvent s’ébattre sous notre œil d’observateur d’un vivant dont nous ne sentons plus l’intime parenté. Nicolas Floc’h à travers sa passion toute personnelle veut donc documenter de manière critique et active, par le truchement notamment de l’histoire de l’art, un milieu qui ne nous est pas exogène, auquel nous appartenons également, qui interagit activement avec nous.

Nicolas Floc’h se situe donc à la lisière de plusieurs champs de réflexions, la connaissance scientifique, le documentariste, une appréhension plasticienne d’un élément essentiel de l’écosystème et une réflexion anthropologique sur la place de l’homme dans un milieu dont il s’est intellectuellement, « perceptuellement », culturellement et presque visuellement séparé. Ce que le philosophe Baptiste Morizot désigne comme une crise de la sensibilité.

La démarche artistique de Nicolas Floc’h s’inscrit dans cette nouvelle lame de fond où l’art se rapproche à nouveau de la science, à l’instar des artistes de la Renaissance, mais non plus comme maître de la Nature, de la matière, mais aux titres de bricoleurs (cf Bapiste Morizot) de concepts intellectuels ou de notions artistiques visant à réhabiliter la totalité du vivant dont l’homme, à la technologie sur-puissante, est bien un élément, dont la dépendance se dévoile à chaque nouveau dérèglement du tout.

©Nicolas Floc'h
©Nicolas Floc'h