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Farah Atassi entropie décorative

Farah Atassi c'est une peinture de l'ornemental qui pourrait faire penser à de l’Art Brut par son aspect itératif, entropique si il n’était si savant.

Farah Atassi entropie décorative

Solo show Farah Atassi

Farah Atassi, dont on peut voir les dernières œuvres à la galerie Xippas poursuit méthodiquement sont travail de décomposition de la Figuration, ou pour être plus précis de la Figure. La chronologie de son travail est de ce point de vue très éclairant. Farah Atassi a commencé par représenter des espaces vides inspirés plus ou moins de l’univers des jeux vidéo où la géométrie, comprise comme un procédé sériel, agissait déjà tel un algorithme déréalisant la Figure de l’objet représenté.

La Matrice !

Dans ces œuvres du début les motifs géométriques contaminent la représentation à l’image d’une matrice informatique qui passerait à la moulinette l’espace en trois dimensions. C’est dans ces premières pièces, au sens strict, une pixellisation de la représentation qui se délite pour faire apparaitre le blanc de la toile, le vide. Le parcours a donc été au début celui de la dissolution de l’espace par pollinisation ornementale des formes et des plans constituant l’espace tridimensionnel de la figuration. Très rapidement ce délitement de la forme spatiale s’est nourri des motifs ornementaux de l’histoire de l’art. Les carrées évoquant le pixel deviennent des motifs proches de l’art précolombien ou encore évoquant les motifs ornementaux de l’art oriental où la géométrie est une extrapolation de l’écriture.

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©Farah Atassi. Courtsey galerie Xippas.

Une écriture cursive.

Cette écritures cursive qui envahit les volumes picturaux n’a pas néanmoins complètement remplacer la référence au pixel qui de carré est devenu triangulaire. Or en informatique le maillage qui constitue les objets géométriques est constitué de surfaces triangulées entre des points. On est passé du pixel qui est une vision un peu naïve de la représentation numérique et qui ne correspond en réalité qu’à l’étape finale après rastérisation de la géométrie à la peau qui sous-tend véritablement les volumes construits numériquement.
Il y a chez Farah Atassi une double obsession de déconstruction ornementale de la figuration, d’une part le déchirement cursif de la surface vers le blanc, de l’autre un parcours contaminateur de l’histoire des formes dans les arts plastiques.


Dans ces espaces, qui deviennent des toiles de fond (le fond de la toile) persistent néanmoins comme indicateurs des points de repère dans l’espace effiloché de la représentation picturale, des objets qui sont autant de citations du réel mais aussi des objets qui ont peuplés l’histoire des arts visuels.