Candida Höfer ou l’œil du Cyclope
Candida Höfer est une des figures centrales de la Photographie Objective allemande elle s'en distingue par un classicisme paradoxal.
Candida Höfer, de la distance aux détails
« C’est la vision du Cyclope, non celle de l’homme que donne la caméra » — Pierre Francastel, Peinture et Société.
Candida Höfer est une des chefs de file de la Photographie Objective allemande. Sa démarche se différencie des autres plasticiens photographes attachés à ce mouvement (Thomas Ruff, Thomas Struth, Andreas Gursky, Thomas Demand ou Axel Hütte) par une approche fidèle à la tradition photographique.

Elle utilise, en effet, une chambre grand format argentique, en pose longue, sans adjonction d’éclairement autre que la lumière naturelle ou celle dont elle dispose sur le lieu. La technique utilisée ne suffit évidemment pas à rendre compte de l’originalité de son travail, ce point a néanmoins son importance en regard des artifices utilisés par les autres tenants de la Photographie Objective. La spécificité de l’appréhension du réel propre à Candida Höfer réside avant tout dans le paradoxe d’une saisie extrêmement méthodique et rigoureuse procurant à l’image rendue un aspect analytique et distanciée et, dans le même temps, une profusion étourdissante de détails, confinant souvent au baroque.

Candida Höfer et la Photographie Objective allemande
Candida Höfer appartient au mouvement de la Photographie Objective issue de l’Ecole de Düsseldorf, ou enseignaient Bernd et Hilla Becher.
Ce couple de photographes a eu une influence considérable dans les années 1970 en raison notamment de leur approche rigoureuse du patrimoine industriel de la fin du 19° siècle et du début du 20°. Ils ont procédé durant plusieurs décennies, tout d’abord dans une certaine indifférence générale, à l’archivage d’un leg industriel en déshérence.
