Xu Zhen hybridation des signes culturels

Xu Zhen, dans le cadre de l'exposition Bentu à la Fondation Louis Vuitton l'on peut voir trois monumentales productions Post Pop Art de Xu Zhen.

Xu Zhen hybridation des signes culturels

MadeIn China, de Buddha à la Victoire de Samothrace !

Xu Zhen, (né à Shanghai en 1977), pousse, au même titre qu’un Koons ou Takashi Murakami, le Pop Art jusqu’à une de ses conclusions possibles. A savoir l’abolition de la frontière entre “art”, création artistique unique et produit (marque, signe) de consommation.

Xu Zhen a été d’ailleurs jusqu’à assumer cette disparition de l’aura artistique en faisant de son nom une marque et en “signant” (ironiquement) ses productions du sigle de son entreprise, MadeIn China. Dans le cadre de l’exposition collective Bentu, organisée par la Fondation Louis Vuitton, l’on peut voir dans les galeries et l’exposition elle même trois œuvres de Xu Zhen.

Avec « New » (2014) Xu Zhen fait d’une des déesses (Guan Yin) les plus fameuses du bouddhisme chinois un produit manufacturé issue d’un scan 3D. C’est en quelque sorte sa façon de souligner le sentiment du sacré tel qu’il survit dans la société contemporaine chinoise. Ludique, rassurante la déesse (en général représentée toute de blancheur et épurée) est le nouveau visage d’une spiritualité « bon marché » qui se veut facile et rassurante.

Dans la même veine sont exposés à la Fondation Louis Vuitton, une victoire de Samothrace inversée reposant sur un Bouddha. C’est une sorte de mise en situation de l’ère des images, des signes culturels que le numérique, le marché de l’art et les mass media brassent jusqu’aux collisions les plus invraisemblables. Xu Zhen nous en donne là une illustration monumentale.

Autre déclinaison de ce Post Pop Art   que l’on peut voir à la Fondation Louis Vuitton: la multiplication du Soldat de Marathon en une sorte d’icône des jeux olympiques modernes, de la vitalité et la jeunesse perpétuelle.