Sean Landers et le récit pictural de soi
« All my work is a tree and writing is the trunk of that tree and the branches are all the various series I have made. All of it, every seemingly ‘out of left field’ series de-rives from writing—the trunk—in some way. » - Sean landers
Sean Landers, l’artiste conceptuel américain, se livre à une sorte d’autofiction picturale empreinte de mélancolie, de dérision et d’un humour constant. Sean l’individu narre Sean un homme de son temps, un artiste en outre, préoccupé, dans un immense éclat de rire sarcastique, par ce qui préoccupe ses contemporains, Son Moi ! Ou l’image de son moi, ou encore… A l’infini. A l’instar de ces troncs de bouleaux marqués de graffitis narrant Sean et ses réflexions, celle de l’artiste ou de l’individu et sa représentation, sa persona répétée à l’infini, en écho.
© Sean Landers Parenthetical 2017.
Sean Landers et Darwin
Dans le système darwinien imaginé par Sean Landers toutes les hybridations sont possibles aussi bien en termes de contenu que de medium. Cependant l’artiste (conceptuel) déclare que l’écriture, comme récit ou acte d’écrire, est son moyen d’expression non seulement privilégié, mais surtout compulsif.
C’est pourquoi chaque peinture, sculpture ou installation vidéo est avant tout pour lui une écriture, un message qui parfois ne se considère que lui-même. Le contenu central reste néanmoins Sean et lui-même, Sean celui qui sous divers masques et persona apparait comme ligne conductrice du récit pictural plus ou moins elliptique.
L’écriture essaime tout, jusqu’aux hybridations improbables les plus invraisemblables mais toujours signifiantes.
Il y a les notes, les notes cursives, les annotations et les séries comme autant d’histoires, anecdotes, références.
Cette peinture des idées, des bonnes idées, voire des gags visuels, doit évidemment beaucoup à Magritte, que Sean Landers dans la série des tributs aux maîtres de la peinture, mais aussi aux clowns (ce n’est pas un hasard), représente sous les traits d’un diable ou encore d’un clown aux cornes diaboliques…
Auteur : Thierry Grizard